[Test Wii U] Xenoblade Chronicles X

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La “suite” tant attendue du RPG mythique de Monolith Soft est enfin arrivée sur Wii U après de longs mois d’attente. Ce n’est pas vraiment une suite, enfin peut-être, peut-être pas, mais en tout cas c’est un nouveau Xenoblade !

Illustration_-_Xenoblade_Chronicles_X

Attention, je n’ai pas terminé le jeu mais j’y ai suffisamment joué pour pouvoir en parler. Je ne connais donc pas le dénouement de l’histoire, il faut en tenir compte en lisant ce test.

 

Changement d’univers

Le jeu met en scène ce qu’il reste du peuple américain, ayant dû quitter la Terre précipitamment à bord d’un vaisseau arche juste avant qu’elle ne soit détruite par dommages collatéraux d’une guerre entre de mystérieuses races extraterrestres. Cette arche finit par s’écraser sur la planète Mira, nouveau berceau de l’humanité et théâtre des événements du jeu.

A priori, rien à voir avec Xenoblade, exit les titans, les colonies humaines, les Mekkons ou Monado. La séquence d’introduction donne immédiatement le ton et nous met face à quelque chose de totalement nouveau. Cependant on retrouve quand même des similitudes avec l’épisode précédent comme la race des Nopons ainsi que quelques autres éléments relatant plus du clin d’œil qu’autre chose.

Après, qui sait ? Le déroulement du scénario peut amener quelques surprises inattendues…

 

Changement de perspective

Arc-en-ciel sur primordia
Vous voyez la montagne dans l’arrière plan au loin ? On peut y aller !

Xenoblade nous mettait dans la peau de Shulk accompagné d’une poignée d’acolytes. On jouait un héros acteur principal d’une histoire épique dont le but était de sauver l’humanité à poil avec un cure-dent (un putain de cure-dent, par contre) dans une surenchère de batailles épiques et de cris de rage.

Dans Xenoblade X (je vais arrêter de dire Chronicles), c’est totalement différent. On joue un personnage que l’on commence par créer, il s’agit d’un avatar assez générique qui n’est pas du tout le protagoniste principal de l’histoire. On est accompagné par des personnages secondaires plus ou moins importants mais qui ne sont pas non plus au centre des événements. Lorsque le jeu commence, cet avatar se retrouve débarqué dans les premiers mois qui suivent le crash, les humains sont en pleine installation et commencent à peine l’exploration de la vaste planète. Il est évidemment amnésique et le joueur est du coup au même niveau de connaissances que son personnage. Immersion !

Le joueur va être amené à contribuer à la survie de l’humanité sur Mira en intégrant l’organisation BLADE, qui est grosso-modo l’équivalent de notre Armée dans le jeu.

A priori ça part mal, le personnage principal est inintéressant et le scénario n’est pas emballant ? C’est une sacrée régression par rapport à Xenoblade !

Non. Il y a dans Xenoblade X une histoire livrée avec son lot de rebondissements et de moments épiques, qui est finalement assez proche de celle du premier Xenoblade dans l’idée. Par contre elle est amenée d’une façon très différente. Le joueur vit sa vie à peu près comme il l’entend au sein du BLADE aidé par le biais de quêtes mettant l’accent sur diverses tâches comme l’exploration de la planète, la récolte de ressources, la baston, ou l’amélioration de la vie humaine. Il peut ensuite faire avancer le scénario à sa guise en acceptant les missions principales.

Le joueur joue donc une équipe de personnages qui ont un rôle dans l’histoire sans en être le point central, ce qui donne une impression de mollesse du scénario mais aussi une sensation de grande liberté. On a l’impression qu’il se passe plein de choses mais les information ne nous sont pas systématiquement servies sur un plateau. L’avatar que l’on contrôle n’est pas un élu, n’a pas de pouvoirs particuliers et n’est pas indispensable à la survie de l’humanité. Il est juste un peu plus doué que le troufion de base parce que c’est toi, joueur acharné expert en RPG, qui le contrôles.

Paradoxalement, cette approche fait qu’on se concentre bien plus sur son personnage principal. Il est toujours possible d’incarner les nombreux autres protagonistes comme on le faisait pour varier son style de combat dans Xenoblade, mais dans Xenoblade X les possibilités d’évolution son beaucoup plus nombreuses pour l’avatar que pour les autres personnages.

On se retrouve donc à jouer exclusivement l’avatar, personnage muet qui n’intervient que par les choix du joueur, ce qui renforce encore plus le sentiment de n’être qu’un acteur secondaire des événements.

 

Changement de gameplay ?

Max Overdrive
Une interface de combat bien velue, mais on s’y fait

Si il y a bien une chose sur laquelle on est en terrain connu, c’est le gameplay ! Monolith ne s’est pas pour autant reposé sur les acquis de Xenoblade. On retrouve le système de combat si particulier mais amélioré par de nombreuses subtilités. La principale différence est d’avoir toujours deux types d’arme sur soi, une arme de corps à corps et une arme à distance. Il est possible de changer d’arme en plein combat par la simple pression d’un bouton, ce qui offre une nouvelle dimension aux affrontements.

Un système de classe fait aussi son apparition. Une classe définit les types d’armes et arts utilisables par le personnage. Chaque personnage secondaire du jeu possède une classe définie et non modifiable, par contre l’avatar dispose d’un arbre de classes qu’il doit faire évoluer pour pouvoir ensuite en changer à sa guise. Le joueur peut donc au final utiliser n’importe quelle combinaison d’armes pour peu qu’il ait débloqué la classe correspondante.

Une autre addition primordiale au gameplay : les Skells. Ce sont des exosquelettes mécaniques (autrement-dit des mechas) qui jouent un rôle important dans la survie de l’humanité. Ces machines complexifient beaucoup le gameplay et ne sont accessibles qu’après de nombreuses heures de jeu. Elles apportent un gain de puissance non négligeable ainsi qu’une mobilité accrue pour explorer Mira. Par contre, ça coûte de l’argent ! En effet, si la défaite en combat à pied n’est pas pénalisante, la perte d’un Skell demandera de le faire réparer moyennant un prix assez élevé. C’est une contrainte bienvenue qui équilibre le jeu à pied et en Skell.

Il y a d’innombrables autres éléments de gameplay qu’il serait trop long de détailler dans ce test.

On sent que Monolith Soft a écouté les critiques de Xenoblade car la grande majorité des défauts d’ergonomie du premier épisode ont été corrigés dans Xenoblade X, même si il est toujours un peu difficile de s’y retrouver dans les menus incroyablement fournis.

 

Et techniquement alors ?

Les montagnes de Noctilum
La montagne, ça vous gagne !

Graphiquement, le jeu est joli, certainement un des plus beaux jeux de la Wii U. Ce n’est pas la grosse claque pleine d’effets techniques dans tous les sens, mais l’ensemble est cohérent et les environnements sont agréables à l’oeil. Le gros point fort par rapport à Xenoblade est l’environnement qui est totalement ouvert et sans aucune transition. On peut partir de la ville de départ, voyager sur les cinq continents de Mira et visiter les nombreuses cavernes disséminées dans le monde sans jamais rencontrer le moindre temps de chargement. Il y a parfois un peu de clipping, des textures qui mettent quelques secondes à se charger en haute résolution ou des personnages qui apparaissent au dernier moment, mais au vu de l’immensité de la planète c’est tout à fait compréhensible et on peut grandement atténuer ces effets en installant les packs de données disponibles sur l’e-shop.

Ces environnements sont le fruit d’un impressionnant travail de level design. C’est tout simplement hallucinant. En plus d’être vastes, les cinq continents ont une géographie aussi variée que complexe. On ne s’ennuie jamais à en explorer les moindres recoins et découvrir toujours plus de paysages somptueux.

Au niveau de la bande son, Xenoblade X fait encore une fois dans l’originalité. Hiroyuki Sawano nous propose là des musiques qui tranchent franchement avec celles de Xenoblade. Comme a son habitude il nous propose différents registres allant des chœurs latins de l’écran titre, au rap de la ville, en passant par de l’électro pendant les combats en Skell. Tout ça dans un style très occidental par rapport à ce à quoi on est habitué dans les J-RPG, mais qui au final colle bien avec l’univers du jeu. Tout ne plaira pas à tout le monde, mais personne ne peut rester insensible à certains thèmes épiques pendant l’exploration de certains continents.

A propos d’occidentalisation, venons en aux doublages du jeu. Contrairement au premier opus, la version occidentale de Xenoblade X est livrée sans les doublages japonais. Heureusement, les doublages américains sont de bonne facture grâce à un casting de qualité. Les acteurs choisis ont tous un CV bien rempli dans le domaine de l’animation ou du jeu vidéo. Certains regretteront ce choix car le casting japonais est encore plus impressionnant, mais honnêtement à moins d’être un fanboy de certains doubleurs japonais, on ne peut pas préférer des voix japonaises sur des personnages Américains (car oui, les humains sont des américains dans le jeu). Un peu de cohérence !

Un autre point technique qu’il me semble important d’aborder est l’utilisation du Gamepad. Alors que même Nintendo a du mal à justifier ce second écran dans certains de ses jeux, Monolith en fait une utilisation simple mais intelligente. Le Gamepad se contente d’afficher la carte de Mira, navigable au tactile, ainsi que quelques raccourcis utiles. Cette carte est accessible à tout moment indépendamment de ce qui se passe à l’écran, même pendant les temps de chargement qui surviennent quand on utilise la navigation rapide pour se rendre à un lieu précis du monde. C’est donc plus un assistant bienvenu qu’un gadget inutile.

Durée de vie infinie

Coucher de soleil
Exploration infinie jusqu’à la tombée de la nuit

Comme je l’ai dit, l’univers est vaste et le joueur avance à son rythme entre exploration et progression du scénario. Du coup, la durée de vie dépend beaucoup de la façon dont on y joue. Personnellement j’ai atteint les 100 heures de jeu alors que je n’ai pas encore posé le pied sur tous les continents de Mira, là où certains ont déjà fini le jeu. Une chose est sûre, ne comptez pas voir les crédits de fin au bout de 30 heures, à la limite vous obtiendrez votre permis Skell, ce sera déjà bien !

Xenoblade X reprend le système de progression de son prédécesseur en offrant de nombreux moyens de gagner de l’expérience, en découvrant de nouveaux lieux ou en terminant des quêtes. Pas besoin de séances de “farming” intensif pour arriver à ses fins, ni de combats intrusifs contre des monstres qui attaquent tous les 10 mètres. Les monstres ne sont pas tous agressifs et n’attaqueront plus le joueur passé un certain écart de niveau. La durée de vie n’est donc pas artificiellement gonflée par ce genre de subterfuge que l’on peut retrouver dans d’autres RPG.

Des choses à faire, le jeu en propose des tonnes ! C’est assez déroutant au début, on se retrouve d’un coup dans une ville immense, avec des mécaniques de jeu complexes, beaucoup de notions qui arrivent d’un coup et pas forcément accompagnées de tutoriels pour nous aider à y voir plus clair. Il ne faut pas hésiter, pendant les 10 premières heures de jeu, à se référer à la notice électronique sous peine de passer à côté d’éléments de gameplay importants. C’est un passage un peu pénible mais gratifiant sur le long terme.

En plus de l’histoire principale, le joueur trouvera de nombreuses quêtes annexes à accomplir pour obtenir de nouveaux personnages ou toute sorte d’effets bénéfiques. Là encore, il n’est pas question d’ajouter des quêtes pour le principe. Si les quêtes basiques sont toujours présentes et rassemblées sur le tableau des quêtes du BLADE, de nombreuses quêtes scénarisées vous seront également proposées par les PNJ du jeu. Certaines n’ont pas beaucoup d’intérêt, d’autres déclencheront des événements décisifs à la vie de certains personnages ou lieux de Mira.

Dans Xenoblade X, il y a toujours des choses à faire, à découvrir, à explorer. Atteindre les 100% d’exploration de Mira est un objectif que seuls les plus acharnés (les vrais) se fixeront, bon courage !

 

Le multijoueur

Recruter ses amis
Les 3 beaux gosses de la NL

Une autre nouveauté par rapport à Xenoblade est l’ajout d’une dimension multijoueur au jeu. Là encore, ce n’est pas ce à quoi on s’attend dans ce domaine. Xenoblade X n’est pas un MMORPG, ni un RPG multijoueur à proprement parler. Et pourtant !

À partir d’un certain moment dans le jeu, Xenoblade X impose au démarrage d’une partie de rejoindre une escouade, pour peu que la console soit connectée à internet. Une escouade est un groupe de 32 joueurs maximum qui partagent plusieurs choses pendant le jeu. On ne peut pas directement interagir avec les autres joueurs mais des objectifs d’escouade (certains monstres à tuer ou objets à ramasser) en temps limité et quasiment impossibles à accomplir seul sont proposés régulièrement. Il faudra donc coopérer, si on le souhaite, pour remplir ces objectifs afin de gagner des récompenses spéciales et débloquer. Des missions spéciales à 4 joueurs sont aussi disponibles. Si 4 joueurs de la même escouade acceptent une même mission multijoueur, ils pourront s’allier et jouer ensemble en temps réel cette fois, la plupart du temps pour aller combattre des boss spéciaux.

En plus de l’escouade, les avatars d’autres joueurs et de ses amis feront partie de la population humaine de Mira. On pourra les rencontrer sur le terrain et même les recruter dans son équipe pendant un certain temps.

Les fonctionnalités multijoueur sont donc assez limitées, mais Xenoblade X est avant tout un RPG solo. Cet aspect contribue un peu plus à donner de la vie à l’univers.

LE RÉCAP’

 

 

Posipi

  • Durée de vie monumentale
  • Level design impressionnant de la majorité des lieux à explorer 
  • Richesse et profondeur du gameplay
  • Potentiel d’immersion offert par les mécaniques du jeu
  • La sensation de liberté d’un open world bien fait
  • Univers travaillé et bien fourni
  • Utilisation intelligente du Gamepad

Negapi

  • Parfois difficile d’accès
  • Encore quelques problèmes d’ergonomie
  • La taille des polices demande de bons yeux ou une grande télé
  • Manque de dynamisme de la mise en scène
  • Vu que la notice est obligatoire, on aurait aimé une version papier
Tchettane
Résumé de Tchettane

 

 

Xenoblade X est un jeu complexe, complet et complètement prenant. À condition de ne pas s’attendre à un Xenoblade 2. Il reprend les codes de gameplay du premier épisode pour en faire quelque chose de bien plus travaillé, mais le jeu est présenté différemment. Il offre bien plus de liberté mais demande aussi une plus grande implication du joueur pour pouvoir s’immerger dans son univers.

Xenoblade X a le potentiel de faire rêver, à condition de ne pas s’attendre à être servi sur un plateau. C’est un jeu auquel il faut vraiment jouer pour pouvoir l’apprécier, un point qui manque cruellement à la plupart des grosses productions actuelles.

Un vrai régal à ne pas mettre entre toutes les mains, donc.

Les autres avis de l’équipe

Cirrus
Critique de Cirrus

Excellent

Un jeu gigantesque et ambitieux qui se lance des défis difficiles à relever mais qui y parvient la plupart du temps. Quelques imperfections agaçantes, mais une expérience globale enivrante qu’aucun fan de JRPG ne peut se permettre de rater.

Pour en savoir plus sur Xenoblade Chronicles X, Cirrus nous fait une critique du jeu plus poussée et détaillée dans notre section « En profondeur ».

[En profondeur] Xenoblade Chronicles X

Avis de R@el
Avis de R@el

Incontournable

Immense, profond, déroutant, voici trois adjectifs qui collent parfaitement à Xenoblade X.
Immense parce que le terrain de jeu est totalement délirant, le nombre de quêtes est dantesque.
Profond parce qu’il va falloir plonger son nez dans les nombreux mécanismes de jeu et les millions de tâches qu’il y a à accomplir.
Déroutant parce que la direction artistique va du somptueux (décors et créatures de Mira) au médiocre (La quasi-totalité des protagonistes du jeu). Il en va de même pour la bande son, très inégale, mais dotée de thèmes absolument inoubliables. Déroutant, enfin, parce que (après 80h de jeu), le fond (le scénario) est bien moins intéressant que la forme (le gameplay). J’avoue volontiers avoir ressenti un violent désintérêt pour ce jeu au moment de l’obtention des Skells (notamment à cause de l’histoire, de la mise en scène de cette histoire, et des protagonistes assez peu intéressants de cette dite histoire). Mais mon intérêt s’est trouvé décuplé par la suite, lorsque j’ai enfin lâché prise et que j’ai commencé à m’intéresser à tout ce qui fait la substance du jeu : la recherche de quêtes moins évidentes à trouver, la rencontre de pnj donnant de précieuses informations sur l’environnement, décuplant par la même occasion les éléments à découvrir, le game system (Arts, Compétences, équipements qui demandent une attention importante) et  l’exploration minutieuse des 5 continents.
A l’heure actuelle, je suis totalement accro au jeu. J’accroche tellement que j’en délaisse Street Fighter V et Gravity Rush qui sont pourtant 2 jeux que j’attendais depuis très longtemps. Qu’on se le dise : oui, X a des défauts. Oui, son histoire est moyenne. Mais il est une leçon évidente pour tous les développeurs qui vont devoir nous pondre un open world dans les années à venir : On peut concilier ce genre de jeu avec un level design intéressant. On peut y proposer une progression qui soit à la fois logique, cohérente, amusante ET immersive.
Allez, j’y retourne.

 

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