[Test Switch] Super Smash Bros. Ultimate

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Éditeur : Nintendo
Développeur : Sora Ltd., Bandai Namco
Date de sortie : 7 décembre 2018

C’est un événement pour chaque génération de console Nintendo depuis la Nintendo 64 : la sortie d’un nouvel opus de la licence Super Smash Bros. déchaîne les passions, fait vendre des consoles et alimente des débats. Quoi qu’il en soit, la quasi totalité des possesseurs de Switch a été au rendez-vous le 7 décembre pour découvrir le dernier épisode : Super Smash Bros. Ultimate.

Les pains quotidiens

Le cœur du jeu est bien entendu la bagarre, et sur ce point, l’équipe de Sakurai nous gâte plus que jamais avec un contenu dantesque. 74 combattants sont disponibles de base dans le jeu, 103 stages, une tonne d’options inédites et plein de nouveaux objets pour les vrais hommes qui jouent avec. À chaque sortie d’un Smash Bros., on se demande comment le prochain pourra être encore plus fourni. Cette fois, il semble qu’on ait atteint la vraie limite avec le retour d’absolument tous les personnages ayant été jouables depuis le premier Smash, en plus de nouveaux vraiment attendus comme King K. Rool ou Ridley, mais aussi la quasi totalité des stages connus dont on peut désactiver les événements perturbants, ou mettre en forme Destination Finale voire même Champ de Bataille. Si la série est connue pour rassembler un grand nombre de licences Nintendo, des personnages issus d’autres éditeurs sont également invités. Sur cet épisode, Konami est à l’honneur avec la série Castlevania avec deux de ses plus illustres représentants qui rejoignent la mêlée : Simon et Richter Belmont.

Le futur main de Rach !

Mais Nintendo ne s’est pas contenté de rassembler tout le contenu des anciens Smash, on a beaucoup entendu parler de version Deluxe ou de portage avant l’annonce du jeu, mais maintenant on en a la certitude : ce Smash Bros est un bien un nouveau Smash. Beaucoup de personnages ont changé, que ce soit en apparence ou en gameplay. Par exemple, Zelda a maintenant son design de A Link To The Past, Link sa tunique bleue de Breath of The Wild ainsi qu’une palette de coups bien remaniée, pour se différencier de ses deux autres versions disponibles dans le roster. D’autres personnages ont subit des changements plus subtiles mais qui modifient pas mal le ressenti de jeu, comme Olimar qui devient plus fort que dans le précédent opus. Il faudra beaucoup de temps pour analyser tout ça et trouver son main parmi les 74 personnages.

Au niveau du gameplay, élément qui sera le plus passé à la loupe par tous les ferrus de compétition, on observe également quelques différences. Je vais être clair tout de suite pour libérer les deux du fond qui s’accrochent encore à un vain espoir : ce n’est clairement pas du Melee. La physique du jeu est à mi-chemin de tout ce qu’on a pu voir avant, avec une vitesse globale de jeu un peu plus élevée que dans Smash Bros. for Wii U et un style de jeu nettement moins défensif. En effet, les esquives ont été rendues plus risquées à jouer, le edge guarding, qui consiste à défendre les bords du stage pour empêcher l’adversaire de revenir, a été rendu plus efficace, notamment grâce à l’impossibilité d’enchaîner plusieurs esquives aériennes. L’équilibrage du jeu laisse à désirer et certains personnages sont clairement plus forts que d’autres (coucou Peach) mais le jeu est régulièrement mis à jour pour combler le fossé qui peut certains les combattants avec une tendance globale au buff des personnages faibles plutôt qu’au nerf des personnages forts.

La fête aux marrons

Concernant les modes de jeu, Nintendo s’est concentré sur l’essentiel. On retrouve bien évidemment le mode Smash, multijoueur jusqu’à 8 en même temps, agrémenté de toutes sortes de variantes sympathiques comme le mode Smash Total qui force à utiliser tous les personnages à la suite. Le mode entraînement a été bien travaillé en fournissant un terrain de jeu clair avec un arrière-plan en papier millimétré style Street Fighter IV pour bien bosser son spacing, mais aussi l’ajout de courbes montrant la trajectoire de l’ennemi éjecté ainsi que celles qu’il aurait eues avec 0 et 100% de dégâts. Pratique.

Même si c’est avant tout un jeu multijoueur, Smash Bros. Ultimate n’oublie pas les solitaires en proposant les quelques modes habituels comme le mode classique, qui demande d’enchaîner une dizaine de combats jusqu’au boss final qui varie en fonction du personnage utilisé.

On retrouve également le mode Smash en masse, permettant de taper du bot à l’infini pour tenter le record. Il inclut le mode All Stars, qui change un peu en devenant un match infini contre tous les personnages du jeu à tour de rôle.

Et ce n’est pas tout. Super Smash Bros. Brawl est célèbre pour l’inclusion de Snake, mais aussi pour le mode Émissaire Subspatial, quintessence du mode histoire dans un jeu de baston. Ultimate ne renouvelle pas l’expérience mais propose un mode solo tout aussi énorme en sublimant un autre mode sympa des anciens épisode : le mode défis. Appelé « La lumière du monde », ce mode vous fait partir à la recherche des Esprits pour sauver le monde.

Les Esprits sont les nouveaux objets de collection du jeu, reprenant à la fois le concept des fameux trophées et des stickers de Brawl, mais ils peuvent aussi être équipés sur un combattant pour lui apporter toutes sortes de pouvoirs spéciaux. Ce mode jouable uniquement en solo vous demande donc de tirer parti de ces Esprits pour avancer sur une carte du monde géante et remporter de nombreux combats au règles farfelues, qui tentent de mimer l’univers d’un des esprits qui pourra être obtenu en cas de victoire.

Une infime portion de la carte du mode solo, avec un gros boss dessus

Les Esprits prennent une grande place dans le jeu, à tel point qu’ils disposent d’une place à part entière dans le menu principal. Il existe de nombreuses possibilités pour en gagner de nouveaux ou pour les améliorer en augmentant leur niveau. On peut même jouer en multi avec ses personnages équipés d’esprits, pour des matchs amusants sans aucun équilibre.

Ultimate propose un mode en ligne de bonne qualité au global même si des ajustements restent à effectuer tant au niveau de l’ergonomie que des rings qui permettent à plusieurs joueurs de s’affronter dans des matchs sans enjeux qui ne peuvent influencer sur le classement des joueurs. Ces salles pouvant accueillir jusqu’à 8 joueurs ne permettent qu’à deux combattants de s’affronter tandis que les autres n’auront que le choix de regarder le match en cours. Une fois le joueur installé dans la queue jusqu’à son match, il lui sera impossible de sélectionner un autre personnage sans sortir de la queue et perdre sa position dans la file. Un choix très discutable qui n’offre pas aux joueurs la souplesse dont de nombreux autres jeux de combats jouables en ligne font preuve. Outre ce point et le Global Smash power qui ne permet pas de se situer précisément par rapport aux autres combattants, faute d’un ladder accessible aux joueurs, il faut reconnaître que le jeu est très jouable en ligne, à condition que chaque joueur soit équipé d’un adaptateur ethernet.

Ça bastonne

Techniquement, il n’y a pas grand chose à dire si ce n’est que ce Smash Bros. est impressionnant. Graphiquement, on est dans le ton du précédent opus, en gardant un framerate constant à 60 fps, le plus important pour ce genre de jeu. On constate que Nintendo ne s’est pas contenté de réutiliser les modèles des personnages et stages des jeux précédents. Même si ceux de Smash Bros. for Wii U n’ont pas eu besoin d’un gros lifting, les stages de Melee ont été entièrement remodélisés et c’est un vrai régal de retrouver ces stages classiques en belle HD. Il en est de même pour les stages issus de la version 3DS, évidemment. Les stages de Smash 64 ont conservé leur aspect rétro, mais les textures baveuses ont été retravaillées pour le passage à la haute définition. Les personnages ont aussi subit un petit rafraîchissement, certains ont complètement changé de look, comme Zelda ou Ganondorf, d’autres ont eu droit à des changement plus subtiles.

Il existe beaucoup d’Esprits, vraiment beaucoup

Là où Smash Bros. repousse encore les limites à un niveau jamais égalé, c’est sur sa bande son. Outre le fantastique thème de « La Lumière du Monde » issu du nouveau thème principal, le jeu embarque plus de 900 musiques tirées de nombreuses licences, afin que les parties ne se ressemblent pas. Cette fois, toutes les musiques d’une série peuvent êtres jouées sur n’importe quel stage de la série en question, le tout étant paramétrable comme avant.

Je pense qu’il est inutile de parler de durée de vie à ce stade, Smash Bros., c’est infini… jusqu’au prochain opus.

LE RÉCAP’

Posipi

  • Un contenu de folie
  • Le mode solo bien fichu
  • Un online très jouable
  • De nouvelles options bienvenues
  • Jouable à 8 en même temps
  • La bande originale
  • Durée de vie infinie

Negapi

  • Il y a toujours des personnages qu’on aurait aimé pouvoir jouer
  • Pas de mode Break The Targets ni Home Run Contest
Résumé de Tchettane

Super Smash Bros. Ultimate ne déroge pas à la règle de la série : toujours plus grand. Il est impensable, à l’époque des jeux en kit livrés avec le strict minimum qu’on doit agrémenter à coup de DLC, de voir débarquer un titre proposant un contenu aussi gargantuesque. Et pourtant, c’est ce que l’équipe de Masahiro Sakurai nous a offert pour Noël.

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