Développeur : Nintendo
Éditeur : Nintendo
Plateforme : Nintendo Switch
Date de sortie : 21 juillet 2017
À peine deux ans après la sortie du premier épisode sur Wii U, Splatoon 2 voit déjà le jour sur Nintendo Switch. L’arrivée d’une nouvelle console est bien sûr une bonne raison de ressortir les licences phares, mais l’annonce d’un nouveau Splatoon, pour la première fois dévoilé en même temps que la Switch en octobre 2016, nous a semblé de prime abord un peu prématurée. Splatoon premier du nom a su nous scotcher sur notre canapé grâce à son originalité, son gameplay innovant, sa direction artistique remarquable et les ajouts de contenu supplémentaire gratuits. Les nouveautés proposées par Splatoon 2 seront-elles suffisantes pour justifier son achat ? Armons-nous de nos pistolets de peinture et voyons ça ensemble dans ce test.
Vous reprendrez bien un peu de sauce calamar ?
Splatoon 2 reprend, sans surprise, le concept original du premier volet, à savoir une bataille en 4 vs 4 avec des pistolets de peinture, où le but du mode de jeu de base est d’encrer de sa couleur une plus grande surface au sol que ses adversaires. Accompagné d’un character design fun, de musiques endiablées et d’un gameplay au poil, le contrat a été pleinement rempli et le jeu est devenu l’un des jeux emblématiques de notre bonne vieille Wii U.

Cette nouvelle mouture reprend les mêmes ingrédients tout en renouvelant le contenu et en ajoutant des fonctionnalités. Il y aura pour commencer 8 stages, dont deux anciens revisités, ainsi qu’un nombre conséquent d’armes et d’équipements disponibles dès la sortie du jeu. Le nombre initial importe peu cependant, étant donné que nous aurons encore droit à des mises à jour régulières et gratuites, nous offrant progressivement de nouveaux stages, de nouvelles armes, de nouveaux équipements et même de nouveaux modes sans dépenser un sou supplémentaire. Ce principe, qui a d’ailleurs été repris pour ARMS, relance constamment l’intérêt du jeu et donne brillamment au joueur l’envie de revenir tâter de la bataille de peinture.
Au niveau des vêtements, il existe toujours 3 pièces d’équipement : le couvre-chef, le haut et les chaussures, achetables dans les 3 magasins disponibles sur le square. Chacun vous confère un bonus principal et 3 sous-bonus qui ont moins d’impact. Les bonus peuvent par exemple permettre de se déplacer plus vite, d’avoir un chargeur d’encre plus conséquent ou de revenir sur le terrain plus rapidement. Pour les armes, on retrouve tous les classiques du premier opus, mais deux nouveaux types d’armes ont déjà été annoncés : le double encreur, disponible immédiatement, et le para-encre, sorte de parapluie qui dispose d’un aspect défensif semblant très utile.
Autrement, les armes secondaires n’ont subies que peu de changements mais les armes spéciales ont, elles, été totalement changées. De quoi bouleverser les habitudes des joueurs qui devront les redécouvrir complètement avant d’envisager de nouvelles stratégies d’équipe !
Un nouveau type d’amélioration est disponible dans le square, avec Omar et son camion à en-cas et boissons. Il vous permettra, moyennant des tickets que vous pourrez récupérer, entre autre, dans les niveaux du mode Héros, soit d’augmenter pour un certain nombre de matchs les gains en argent ou en expérience, soit d’augmenter les chances d’obtenir un certain bonus pour un équipement. De quoi gagner un peu de temps. Concernant la personnalisation des bonus d’équipements, c’est Tipik qui prend la relève. Cette fois, il sera enfin possible de choisir le sous-bonus que l’on souhaite, moyennant, certes, une bonne dose de persévérance, mais cela en vaut la chandelle pour avoir un équipement au top !

Les nouveaux personnages présents dans Splatoon 2 ne manquent clairement pas de respect à ceux du premier et sont tous aussi jolis ou drôles les uns que les autres. Petit bémol peut-être avec Perle, membre des Tenta-Cool aux côtés de la belle Coralie (duo qui remplace les Calamazones Ayo et Oly), qui dispose d’une côte de popularité pas terrible (elle est peut-être au goût des japonais, cependant). Les musiques, par contre, représentent le sujet le plus fâcheux. Celles du premier Splatoon étaient totalement adaptées à l’univers, entraînantes et globalement excellentes. Ici, on se retrouve avec des morceaux, notamment pour les modes principaux en joueurs contre joueurs, qui se fondent bien dans le jeu mais avec nettement moins d’impact. En gros, elles font le travail, mais on était en droit d’attendre largement mieux vu le niveau de qualité de celles de l’épisode précédent. Dommage.
Des modes hauts en couleur
Nous retrouvons cette fois encore le mode Héros (correspondant au mode solo), où le joueur va devoir partir à la recherche du Grand Poisson-Charge (qui se charge d’alimenter la ville en électricité) et d’Ayo (l’une des vedettes du premier opus), qui ont mystérieusement disparu. On se doute néanmoins qu’ils ont été très probablement enlevés par les octalings, peuple rival des calamars. C’est donc dans leur territoire, l’Octacanyon, à travers des niveaux ingénieux et pas forcément évident, qu’il faudra progresser afin de récupérer les Poissons-Charges qui, une fois réunis, s’assemblent pour former le grand d’origine. Dans chaque niveau sont cachés certains éléments, comme un parchemin qui donne des bribes de background de l’histoire ou une sardine qui permet d’améliorer, en addition avec les globes oranges, son équipement en solo. En tout, il y a maintenant 9 armes disponibles une fois arrivé au bout du mode une première fois. En ligne droite, vous pouvez compter entre 5 et 10h pour finir ce mode. Autant vous dire que pour tout terminer à 100%, c’est à dire finir tous les niveaux avec chaque arme et en récupérant tous les éléments cachés, cela vous prendra un bon paquet de temps.

En outre, on retrouve les traditionnels matchs classiques avec guerres de territoire et matchs pro avec la défense de zone, expédition risquée et mission Bazookarpe. En match classique, 8 joueurs se retrouvent dans un même salon avec les équipes qui se forment aléatoirement. Chaque partie vous fait gagner un nombre de points qui correspondent à de l’argent et des points d’expérience. Les matchs pro, eux, rassemblent les joueurs ayant un classement similaire (allant de C- à S+), et à chaque partie le nombre de points de classement se met à jour en fonction du résultat. Sur les trois types de bataille, un seul est imposé au hasard à chaque roulement. Dorénavant, il y aura un classement pour chaque et non plus un seul englobant tous les modes de jeu. Un troisième mode totalement nouveau fait son apparition dans cette catégorie : il s’agit du mode ligue. Les types de bataille seront les mêmes que pour les matchs pro, avec l’un d’entre eux aussi sélectionné au hasard. Vous devrez être accompagné soit d’un ami, et dans ce cas vous serez associé à un autre duo, soit former directement une équipe de 4 pour pouvoir participer à ce mode, où le but sera d’atteindre le sommet du classement, qui sera renouvelé toutes les deux heures. C’est justement par ces mêmes créneaux de deux heures que les roulements des stages auront lieu. Il y a là une nouveauté notable d’ailleurs : chaque mode de jeu aura maintenant ses deux stages propres choisis aléatoirement, il y aura donc toujours 6 stages jouables à la fois.
À côté de ça, un autre mode majeur fait son apparition : le Salmon Run. Le concept est totalement nouveau pour la licence car il s’agira de coopérer en équipe de 4 contre l’ordinateur. Les joueurs seront confrontés à des attaques de salmonoïdes de tout type (petits, moyens, gros ou sous forme de 7 boss différents) et le but sera de récupérer le nombre requis d’œufs dorés laissés après l’élimination d’un boss dans le temps imparti. En fonction de votre niveau, les vagues d’attaque seront plus ou moins difficiles et une bonne stratégie de coopération sera capitale pour rester en vie. Ce mode permettra de débloquer différents types de récompenses tels que des équipements, et nous retiendra en haleine un certain temps tant le challenge semble relevé.

En termes de fonctionnalités, il sera maintenant possible de rejoindre et de discuter avec ses amis via l’application mobile, directement liée aux menus du jeu. Un mode local, appelé Calamarcade, est également mis en avant, vu qu’il est dorénavant possible d’emmener Splatoon 2 partout où vous le souhaitez grâce à la Switch ! À condition d’être au moins 2, vous pourrez organiser le type de partie que vous souhaitez totalement librement et profiter du jeu dans une ambiance de folie dans la même pièce. Petite fonctionnalité pratique si vous comptez jouer hors de chez vous ou récupérer vos équipements préférés rapidement : les amiibo Splatoon pourront vous permettre de sauvegarder vos équipements et de les charger en un instant sur n’importe quelle console Nintendo Switch.
Le point le plus important de ce test se situe certainement ici : la qualité et la stabilité du jeu en ligne. Il s’agissait très certainement du plus gros point noir de Splatoon premier du nom, qui nous frustrait très régulièrement lors de parties (souvent avec des japonais) qui ne mourraient pas alors qu’on les touchait dix fois ou qui se téléportaient comme par magie derrière vous pour vous liquider instantanément. Sur Splatoon 2, le jeu en ligne est malheureusement géré de la même façon, c’est-à-dire que c’est la console de l’un des joueurs présents dans la partie qui héberge la partie alors qu’un système avec serveur aurait été le bienvenu, mais il semble néanmoins retravaillé et plus stable. Pour l’instant du moins, je n’ai rencontré quasiment aucun souci de lag chez les adversaires ni de situations inexplicables. Plutôt positif pour le moment donc, mais la vigilance est de mise et le résultat reste à constater une fois le jeu sorti et disponible pour tous. Il est également regrettable qu’un mode régional ne soit toujours pas au programme, ce qui aurait permis de fortement limiter les risques.

Revenons également sur les Splatfests, qui sont d’ailleurs les seuls événements où les joueurs se retrouvent selon leur région. Ces festivals sont organisés régulièrement le week-end et confrontent deux clans opposés sur une thématique donnée, exemple : gâteau contre glace. Au début d’un festival, chaque joueur choisit son camp et affronte, avec son équipe, des joueurs du clan adverse en guerre de territoire. À la fin, le vainqueur est déterminé selon trois critères : le camp le plus choisi, le plus victorieux en solo et, nouveau, le plus victorieux en équipe. Celui qui remporte au moins deux critères sur trois l’emporte et bénéficie d’une plus grosse récompense ! Chaque joueur dispose d’un Splatfest Power, qui évolue au fur et à mesure des parties en fonction des résultats, ce qui permet de mieux équilibrer les parties d’une façon similaire aux rangs des matchs pro. La principale nouveauté sur Splatoon 2 se situe au niveau du jeu en équipe, qui n’était pas présent auparavant, vu qu’il sera maintenant possible de créer sa propre formation de 4 amis joueurs, qui rencontreront d’autres groupes formés de la même façon pour davantage d’équilibre. Cet ajout est plus que bienvenu tant il était frustrant de ne pas pouvoir jouer avec ses amis durant tout un week-end alors qu’il s’agit là de l’essence même du jeu.

Mieux que le pinceau, la manette Nintendo Switch Pro
En termes de gameplay, le jeu reste similaire et il sera toujours possible de tirer avec son arme, que ce soit en statique, en marchant, ou en sautant, de se transformer en calamar pour nager rapidement dans l’encre de sa couleur ou d’utiliser l’arme secondaire et l’arme spéciale (lorsque la jauge de pouvoir est pleine). La seule réelle différence se situera au niveau de l’affichage de la carte. Ne bénéficiant plus de l’effet « double-écran » de la Wii U, il vous faudra appuyer sur le bouton X pour l’afficher et pouvoir sélectionner le coéquipier que vous souhaitez rejoindre pour effectuer un super saut sur son emplacement.

Le jeu peut toujours se jouer, au choix, avec la visée gyroscopique ou uniquement avec les sticks. Cependant, l’utilisation du gyroscope est recommandée pour des réactions plus vives et une précision accrue. Niveau manettes, vous avez là encore le choix, mais la meilleure façon de jouer reste certainement la manette Nintendo Switch Pro, très ergonomique, avec la console posée sur une table ou branchée à la télé. En mode portable, la visée au gyroscope est tout de même jouable mais pas idéale, étant donné que vous bougez l’écran tout en visant.
Pour finir, certaines armes ou bonus d’équipement influent dorénavant sur le gameplay. Je pense notamment au double-encreur, qui, lorsque l’on appuie sur B + une direction tout en tirant, permet d’effectuer instantanément une roulade pour surprendre l’adversaire, en contrepartie d’une certaine consommation d’encre. Quant aux bonus d’équipement, un des nouveaux bonus majeurs, nommé super roulade, permet de faire une roulade à la réception d’un super saut, afin de déjouer les tirs des adversaires qui vous attendent et les prendre à revers. Des nouveautés qu’il faudra surveiller de très près pour ne pas avoir de mauvaises surprises lors de vos premières parties !
LE RÉCAP’
- Toujours aussi addictif
- Un potentiel compétitif sans fin
- L’apogée du jeu en ligne en équipe
- La diversité des modes
- Un univers unique et attachant
- Les ajouts de contenu gratuits
- La qualité du jeu en ligne qui semble plus stable
- Les Splatfests !
- Les nouvelles musiques du 4 vs 4 globalement moins marquantes
- Toujours pas de serveur dédié pour le online

Pour être clair, Splatoon 2 est dans la continuité du premier, c’est-à-dire une bombe multijoueur prête à exploser et à contaminer les joueurs du monde entier. Avec un contenu déjà imposant mais qui deviendra faramineux au fur et à mesure des mises à jour gratuites, un gameplay original et accrocheur, un excellent potentiel compétitif et un univers déjanté, il ne fait aucun doute que la grande majorité des joueurs se laissera prendre au jeu et se retrouvera inlassablement pour jouter en équipe. Splatoon était clairement un incontournable de la Wii U, Splatoon 2 l’est tout autant pour la Switch et méritera très certainement le titre de meilleur jeu multijoueur de l’année.
Laissez un commentaire