La fameuse série mettant au premier plan le petit frère de Mario est de retour après 6 ans d’absence. Si la version 3DS avait su adapter la formule au jeu nomade, vers quelle voie se dirige ce 3e épisode sur Switch, console de salon mais aussi portable ? Vous allez le découvrir dans ce test de Luigi’s Mansion 3.
On prend les mêmes… et les autres
L’introduction de cette nouvelle aventure ectoplasmique implique encore une fois Mario et son frangin, mais ils sont maintenant accompagnés de Peach et de 3 Toads. La clique est invitée à passer un séjour de rêve à l’hôtel du Repos Éternel, un immense manoir de 15 étages situé au milieu de nulle part. Ne voyant pas le piège évident arriver, nos amis se retrouvent capturés par la propriétaire des lieux, alliée du terrifiant roi Boo, qui à une fâcheuse tendance à enfermer les gens dans des tableaux. Seul Luigi en réchappe grâce à un heureux concours de circonstance… et aussi parce que sinon il n’y aurait pas de jeu. Le courageux plombier part donc à la recherche de ses amis, tremblant et sursautant au moindre bruit.

Bref, vous l’aurez compris, ce n’est toujours pas le scénario qui fait l’intérêt du titre. Cependant, le prologue de l’aventure est bien mis en scène et permet de rentrer dans le bain en apprivoisant les commandes au fur et à mesure. Au bout de quelques dizaines de minutes, les choses sérieuses commencent vraiment, avec la découverte du nouvel aspirateur et d’un personnage bien connu…
Le contrat de confiance
C’est donc le professeur K. Tastroff qui sera une nouvelle fois votre guide dans cet épisode, ou plutôt votre vendeur Darty. Ses conseils seront d’une utilité plus que relative mais il vous fournira toutes sortes d’améliorations pour l’Ectoblast GL-U, le dernier modèle en date de l’aspirateur à fantômes. L’appareil reprend les bases de ce qu’on connaissait sur 3DS : aspiration, mode soufflerie, réservoir infini, lampe torche et lance ventouses intégrés, spectroflash et révéloscope pour dévoiler les objets invisibles.

Le fonctionnement de la chasse aux fantôme est simple, un coup de sprectroflash permet d’éblouir la plupart d’entre eux, ils se retrouvent alors vulnérables et peuvent être aspirés, il faut ensuite retenir le spectre en inclinant le stick dans la bonne direction jusqu’à ce que ses points de vie arrivent à zéro pour alors définitivement l’enfermer dans l’aspirateur. Pendant la lutte, en se débrouillant bien, une jauge d’action se remplie et permet de déclencher une attaque spéciale.
Rapidement, le scientifique vous remettra la fonctionnalité phare du jeu : Gluigi, un sorte de blob vert qui viendra se loger dans le réservoir de l’Ectoblast et pourra à tout moment donner vie à une copie conforme de notre héros trouillard. Gluigi dispose des mêmes actions que Luigi, à la différence près qu’il n’est pas vraiment solide, il pourra donc se faufiler à travers les grilles et autres petits espace, mais ne peut pas entrer en contact avec de l’eau, au risque de fondre. Une grande partie de la progression du jeu est basée sur ce duo qui doit collaborer pour résoudre toutes sortes d’énigmes.

Que ce soit en mode portable ou a la manette pro, les commandes restent simples et très similaires à ce qui se faisait déjà sur GameCube. Ne cherchez cependant pas à rebrancher vos vieilles manettes avec l’adaptateur USB, la Switch apporte tout de même quelques améliorations bienvenues. Toutes les actions annexes (lampe, révéloscope et ventouses) peuvent être effectuées avec les gâchettes L et R en plus des boutons normalement dédiés, ce qui permet d’utiliser ces fonctionnalités tout en visant avec le stick droit.
Technique
Techniquement, Luigi’s Mansion 3 impressionne. Évidemment, point de monde ouvert ou de vastes étendues sauvages dans ce titre, mais les divers environnements du grand manoir sont proprement modélisés et fourmillent de détails bien faits. Dans le manoir, tout est fouillable, aspirable ou destructible pour dénicher la moindre piécette ou autre joyau caché. Ajoutez à cela quelques petits clins d’œil et références bien trouvées, et vous obtenez un ensemble vraiment bien ficelé.
Les fantômes de base sont assez génériques et peu diversifiés, mises à part quelques situations où ils utilisent des accessoires incongrus pour se protéger des attaques lumineuses, les boss, quant à eux, bénéficient d’un soin particulier. Ils nous surprennent autant par leur design attachant que par les combats tous plus originaux les uns que les autres.

Luigi’s Mansion 2 avait dû adapter sa progression au format portable en découpant le jeu en plusieurs étapes successives afin de proposer des sessions de jeu plus courtes. Le 3e opus de situe à mi-chemin entre ses deux aînés. On visite bel et bien un grand manoir unique dans lequel on peut se déplacer librement une fois les étages rendus accessibles. Cependant, notre plombier vert doit progresser d’étage en étage en retrouvant les boutons d’ascenseur détenus par les boss. Il nous sera rarement demandé de revenir sur nos pas, si ce n’est pour partir à la chasse aux Boo où aux trésors oubliés. Dans le premier quart du jeu, les étages sont assez classiques et nous rappellent grandement l’ambiance du premier épisode de la série. Très vite, les environnements deviennent de plus en plus variés pour nous faire voyager d’un décor égyptien à une boîte de nuit, en passant par un studio de tournage.

Le combat final, quant à lui, manque un peu de folie, en comparaison du chemin parcouru. Personnellement, je m’attendais à quelque chose auquel les développeurs n’ont visiblement pas pensé et qui aurait pu rendre la phase finale vraiment jouissive, mais pas de spoiler.
Jusqu’à la mort ?
La série n’est pas connue pour être d’une très grande difficulté, Luigi’s Mansion 3 n’échappe pas à la règle au premier abord, avec des combats qui ne sont là que pour casser la routine de l’exploration sans poser de réel problème. Les divers fantômes du jeu iront rejoindre la poussière dans l’aspiro sans trop de résistance, et assez rapidement grâce à l’attaque spéciale, ce qui permet en quelque sorte d’éviter une trop grande répétitivité. Les boss, par contre, sont un peu plus sérieux et certains demandent un peu de réflexion pour trouver le moyen de les battre. Mais l’intérêt principal du jeu, selon moi, est l’exploration. Et là, le jeu rempli parfaitement son contrat. Le manoir est truffé de cachettes, mécanismes, ou pièces secrètes contenant diverses récompenses. De l’argent en fait, car le but du jeu est de s’en mettre plein les poches, vous devinerez sûrement pourquoi si vous avez joué aux opus précédents.

Pour quelqu’un qui se prend au jeu de la fouille, l’aventure occupera une quinzaine d’heures, sans compter les objectifs secondaires, qui consistent à trouver 5 gemmes et 1 Boo par étage, en revenant sur nos pas. Le problème est que même en ayant terminé le jeu, rien n’indique à quoi servent ces collections, une petite erreur de design qui rebutera les moins courageux. Surtout que, toujours sans spoiler, la récompense est vraiment plus qu’anecdotique…
On ne peut pas terminer cette analyse sans parler de la bande son du jeu. Tout le monde connaît le thème principal de la série, que même son héros se prend à fredonner dans les situations les plus angoissantes. Dans ce troisième épisode, ce thème et beaucoup moins présent, pour laisser place à diverses musiques non moins excellentes. Chaque étage dispose de son propre thème adapté à l’ambiance locale. Un régal pour les oreilles.
Ghostbusters
Enfin, parlons rapidement du mode multijoueur de Luigi’s Mansion 3. Ce n’est clairement pas l’intérêt principal du jeu, mais il a le mérite d’être présent, et assez efficace.
Tout d’abord, les jeux de l’étrange, sont 3 mini-jeux dignes de Mario Party, dans lesquels 4 amis pourront s’affronter en local. Les jeux sont amusants, mais ce mode reste quand même très accessoire.
Pour la première fois, il est possible de coopérer à deux dans l’aventure principale. Un ami pourra prendre le contrôle de Gluigi pour fouiller le manoir en duo. L’idée est simple, mais le concept même de cette nouveauté de gameplay s’y prête totalement.
Enfin, le mode multijoueur principal est la tour hantée, un mode qui ressemble beaucoup au multijoueur de Luigi’s Mansion 2. Jusqu’à 8 joueurs peuvent coopérer en ligne ou en wi-fi local pour progresser dans les étages d’une tour. Pour compléter un étage il faut trouver et aspirer tous les fantômes dans un temps limité. Le concept est simple mais il faudra une bonne coordination pour réussir car le temps imparti est assez serré. La compétition est quand même de mise étant donné qu’un score individuel est attribué à chacun en fin de partie.

LE RÉCAP’

- La fouillabilité des environnements
- Une bande son bien fournie
- Des boss vraiment cools
- Les contrôles améliorés
- Gluigi
- La coop en local
- Les combats standards annecdotiques
- Le combat final un peu convenu
- Le manque de carotte pour pousser à la complétion

Luigi’s Mansion 3 a su redonner vie à une série peu exploitée par Nintendo, en apportant ce qu’il faut en termes de nouveautés tout en conservant son essence. Il pioche dans toutes les bonnes idées des deux précédents épisodes pour nous servir une aventure vraiment agréable. Même s’il ne nous fait pas vraiment peur, on prend plaisir à fouiller les moindres recoins du nouveau manoir tout en appréciant le souci du détail apporté aux environnements. Et une pièce maîtresse de plus dans la ludothèque déjà bien fournie de la Switch !
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