Développeur : Team Ninja, Omega Force
Éditeur : Nintendo, Tecmo Koei
Plateforme : Nintendo Switch
Date de sortie : 18 mai 2018
Poursuivant la série des portages Wii U, Hyrule Warriors est le prochain à s’offrir une seconde chance sur la dernière console de Nintendo après une réédition sur 3DS. Ce jeu vaut-il le coup moins d’un an après Fire Emblem Warriors ?
C’est le dernier, promis !
Comme son nom l’indique, Hyrule Warriors Definitive Edition est un portage amélioré d’Hyrule Warriors, sorti sur Wii U en 2014. Entre temps, sont sortis une multitude de DLC ainsi qu’une version 3DS contenant son lot de nouveautés et ses propres DLC. Cette édition « définitive » contient dans la boite tout le contenu de toutes les versions précédentes, avec un léger remaniement pour inclure tout cela dans les éléments à débloquer. En gros, quasiment tous les personnages de la version d’origine sont immédiatement disponibles et les autres sont cachés dans les différents modes de jeu. Nintendo ne s’est donc pas contenté de juste agréger le jeu d’origine et ses DLC dans un même package.

Hyrule Warriors est un « muso », un jeu d’action ciblé sur les combats de masse extrêmement bourrins. Le joueur contrôle un personnage doté d’une multitude de combos et capacités spéciales sur un terrain remplis de centaines d’ennemis. Ce type de jeu est répétitif mais aussi très défoulant, et pas forcément facile. Outre les combats dont la seule difficulté est de savoir quand alterner entre esquives, matraquage de boutons et furies, le jeu présente un aspect stratégique. Les aires de jeu sont très grande et il faut souvent mener la bataille sur plusieurs fronts. Une mauvaise lecture de la carte peut conduire a la perte de contrôle de la situation et au Game Over assez rapidement.
Pour quelqu’un qui n’a connu que la version Wii U du jeu, la grosse nouveauté concerne la possibilité de contrôler jusqu’à 4 personnages en même temps lors d’une mission, fonctionnalité introduite dans Hyrule Warriors Legends sur 3DS. Le jardin des fées, alors exclusif à la 3DS, est également disponible, ainsi que toutes les cartes aventures, les modes de jeu et les chapitres de l’histoire sortis jusqu’à maintenant. En revanche, aucun nouveau contenu n’a été créé spécifiquement pour la Nintendo Switch, si ce n’est un costume pour Link et Zelda issu de Breath of The Wild. Mais pas d’inquiétude, plusieurs centaines d’heures de jeu sont nécessaires pour venir a bout de tous les défis proposés.
Contenu définitivement légendaire
Le mode légende permet de suivre une histoire originale à base – comme souvent dans ce genre de jeu – de portails spatio-temporels. Le scénario n’a pas beaucoup d’intérêt mais la narration est quand même soignée avec de jolies cinématiques et quelques surprises bienvenues. Pour ceux qui n’ont pas touché à la version 3DS, sachez que ce mode contient environ le double de chapitres par rapport à la version Wii U, dont une suite à l’histoire d’origine.

Mais le plus gros intérêt du jeu se situe dans le mode aventure. Ce mode présente une carte du monde rétro façon Zelda 1 dont chaque case est une mission aux objectifs variés que l’on doit accomplir pour débloquer les cases adjacentes. Ici, pas de scénario, chaque mission est indépendante et dispose d’un setting plus ou moins loufoque. À cela s’ajoutent diverses règles spécifiques à chaque carte aventure, comme des objets à utiliser pour débloquer des objectifs, des récompenses supplémentaires ou une lune géante à repousser au risque de voir toute sa progression remise à zéro… Vous l’aurez compris, il existe de nombreuses cartes aventure basées sur différents épisodes de la série Zelda. Sachant que la première carte demande plusieurs dizaines d’heures de jeu avant d’être complétée à 100%, la dizaine d’autres vous occuperont pendant un bon moment.

Et si cela ne suffit pas, un mode défi propose au joueur une multitude de missions supplémentaires, dont certaines permettent d’incarner le boss géant Ganon. Le jardin des fées, lui, permet d’élever des fées trouvées dans le mode aventure en leur donnant de la nourriture pour augmenter leurs statistiques ou les équiper de divers accessoires. Outre l’aspect « tamagochi », ces fées peuvent ensuite être emportée en combat pour bénéficier de compétences spéciales et d’un pouvoir magique dévastateur.

Cette multitude de modes de jeu n’est pas qu’une multiplication de missions ne servant qu’à augmenter artificiellement la durée de vie. Malgré le côté répétitif inhérent au genre, les cartes aventures savent renouveler l’expérience en apportant des règles spéciales originales et vous aurez une multitude de choses à débloquer (armes spéciales, costumes, personnages, illustrations, encore plus de missions, …).
On prend presque les mêmes et on recommence
Techniquement, le jeu ne change pas beaucoup de la version Wii U hormis un passage en 1080p à 60fps grâce à la puissance supérieure de la Switch. Le mode 2 joueurs en écran splitté passe en 30fps mais on ne remarque pas de dégradation graphique comme sur Wii U. Bien entendu le jeu a été adapté à son nouveau support. Le seul petit reproche à ce niveau est la taille des textes, parfois un peu juste, surtout en mode portable. En effet, ils ont été faits pour la résolution d’origine (720p) et n’ont pas été agrandis lors du passage à la résolution supérieure, du coup tout semble un peu trop petit.

La bande son reste la même, avec des thèmes originaux et des remix des musiques de la séries parfois rock, parfois électro. Si elles collent assez bien à l’action, le style ne plaira pas à tout le monde et la qualité des réalisations est assez inégale. Certains sont sublimes comme dans l’un des derniers niveaux, et d’autres passent totalement inaperçues.
Hyrule Warriors est aussi un prétexte pour abreuver le joueur de références à la série The Legend of Zelda, jusqu’à l’étouffement. Quasiment tous les épisodes sont représentés, par un personnage jouable, une carte aventure ou quelques éléments plus subtils. Team Ninja et Omega Force ont vraiment fait du bon boulot sur ce point ; si la plupart des personnages sont assez classiques et récurrents, d’autres sortent carrément des recoins les plus obscurs comme Machaon (un simple PNJ de Twilight Princess), Midona sous sa vraie forme (qu’on apercevait uniquement dans une cinématique de fin) ou encore Linkle, une éleveuse de poules qui se prend pour Link, issue de l’artbook Hyrule Historia.

On ne peux pas parler d’Hyrule Warriors sans évoquer Fire Emblem Warriors, sorti sur Switch l’année dernière. Les deux jeux se ressemblent beaucoup, mais si Fire Emblem Warriors propose un aspect tactique un peu plus avancé, Hyrule Warriors bénéficie d’un contenu bien plus étoffé et d’une plus grande quantité de personnages. Il faut savoir qu’en plus d’un nombre de héros plus important, ceux d’Hyrule Warriors ont parfois plusieurs armes, qui changent complètement le panel de coups disponibles, alors qu’au contraire, les personnages de Fire Emblem Warriors partagent parfois la même arme et le même moveset. Par contre on aurait aimé que les développeurs rajoutent quelques innovations du dernier muso « Nintendo » en date, notamment le fait de récolter automatiquement les drops des ennemis, de pouvoir donner des ordres plus précis aux alliés ou encore de pouvoir zoomer sur la carte.
LE RÉCAP’

- Une durée de vie quasi infinie
- La variété de personnages jouables
- Le fan service ultime
- Le gameplay amélioré de la version 3DS…
- …avec de beaux graphismes
- Le côté répétitif des muso
- Toujours pas de jeu en ligne
- Quelques régressions par rapport à Fire Emblem Warriors
Hyrule Warriors fait sans aucun doute partie des meilleurs muso jamais créés. Cette version définitive contient un contenu tout simplement hallucinant qui pourra occuper de très nombreux trajets quotidiens dans les transports, pour peu que l’on aime ce genre de jeu. Hyrule Warriors Definitive Edition n’est pas fait pour ceux qui ont retourné la version 3DS dans tous les sens, mais apporte suffisamment de nouveautés par rapport à la version Wii U pour repasser à la caisse si on n’a pas goûté à la précédente version portable du jeu.
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