[Test Switch] FIFA 2018

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Développeur : EA Sports Canada
Éditeur : Electronic Arts
Plateforme : Nintendo Switch
Date de sortie : 8 septembre 2017

Le bulldozer du football numérique arrive sur Nintendo Switch. Après de nombreuses news peu réjouissantes, annonçant une sous-version digne de ce qui avait pu être infligé à la Wii, il est temps de jeter un œil sur ce titre. Moteur de ventes sur PS4 et XBox One, est-ce que FIFA 18 a de quoi conquérir le cœur des joueurs de Switch ? 

Mon dernier contact avec un jeu de foot remonte à FIFA 98 (les vrais savent). Vingt ans. Autant dire une éternité. Il y a une raison à cela : je n’aime pas le foot, ça ne m’intéresse absolument pas. Alors pourquoi effectuer le test de FIFA 2018 ? Et bien, il est ici question d’aborder le jeu sous l’angle du néophyte total, avec une problématique : est-ce que FIFA 2018 est un jeu intéressant pour quelqu’un d’étranger au football ?

Pour réaliser ce test, j’ai enfilé un jogging FILA, j’ai chaussé mes plus belles NIKE TN, et je me suis attaché à tester tous les modes de jeu, avec l’Olympique de Marseille, en fredonnant la version « POPO » de Seven Nations Army.

Oui, je commence ce test, réalisé a partir d’une version fournie par EA, avec un à priori totalement négatif.

Premier Contact

Lorsque le slogan de EA Sport a retenti dans mes enceintes, un petit frisson a couru le long de mon bras. À ce moment-là, j’ai senti que j’avais bien fait d’investir dans un système son digne de ce nom. Création du compte EA, acceptation des termes du contrat d’utilisateur… Première surprise : le menu de démarrage du jeu me donne accès à une profusion de modes. C’est bien simple, j’ai l’impression de me trouver devant Super Smash bros. for Wii U. Il est loin le temps de Sega Worldwide Soccer 95 avec ses 3 modes de jeu.

J’effectue un rapide tour des possibilités de jeu : Compétition, Carrière, Online, Coupe internationale féminine, Jeux techniques, Arène, Ultimate Team…  Je vais revenir sur ces modes, car pour l’instant, je vais m’intéresser au mode entraînement.

Même si c’est une simulation, il est possible de marquer des buts avec l’Olympique de Marseille… Même contre le PSG.

 

Jeux Techniques : la base indispensable

La découverte du jeu est bien faite : le mode Jeux Techniques permet d’aborder les différents gestes, les différentes techniques nécessaires au bon déroulement d’un match.

Cinquante six épreuves vous attendent, réparties en cinq catégories : mouvements de base, passes, dribbles, défense, tirs. À la manière d’un Virtua Tennis (le côté délirant en moins), il est ici question d’épreuves notées, qui sont autant de tutoriels. Apprendre en s’amusant, mais aussi en essayant de scorer au maximum.

Et ça marche. J’ai très rapidement acquis les fondamentaux du jeu, et j’ai pu effectuer mes premiers matchs sans m’emmêler les pinceaux. Car le jeu demande de retenir des combinaisons de touches que n’auraient pas reniées les plus grands fans de Metal Gear Solid 2… La présence de ce mode est une bénédiction, car il permet de découvrir le jeu en douceur. J’ai souvenir d’une expérience douloureuse sur NBA 2K16 sur PS4 qui m’a un peu obligé à faire mes armes directement sur le playground… Abandon immédiat.

Seconde surprise : je découvre un jeu qui demande du skill et de la précision. Les joueurs répondent au doigt et à l’œil, les tirs, passes et autres lobes se placent exactement à l’endroit où vous inclinez votre stick analogique… Parfois, c’est en effet là où vous souhaitiez envoyer la balle. La plupart du temps, en tout cas au début, c’est absolument n’importe où, car la précision demande de l’entrainement.

Une fois le mode Jeux Techniques bouclé (plus ou moins, j’ai mangé quelques mauvaises notes), je m’attaque au mode carrière.

Un mode entraînement fort sympathique.

Carrière

La carrière se découpe en deux parties : joueur et manager. Je vais aborder rapidement la carrière de manager car c’est le mode que j’ai le moins touché.

La carrière de manager vous met aux commandes d’un homme d’affaire qui va avoir la lourde tâche de gérer une équipe et sa carrière professionnelle. Il s’agit de diriger des agents de recrutement, d’acheter des joueurs, décrocher des contrats, gérer l’entrainement des joueurs, leurs transferts. Il est ici question d’un vrai jeu de gestion, et autant vous dire que, lorsque ce monde vous est absolument étranger, il est très difficile de se plonger dans ces tableaux de stats et autres préoccupations de transfert.

Je n’ai pas de référent en matière de jeu de gestion de foot, mais ce mode me semble tout de même très complet… Malheureusement pour lui, la carrière de Jean-Michel Carpette n’ira pas plus loin qu’une première saison aux commandes de l’OM.

Si vous ne lisez pas l’équipe, que vous ne suivez pas la Champion’s League… Ce mode risque de vous passez au-dessus…

Attardons-nous plutôt sur la carrière de Jean-Kévin Belin, mon petit jeune plein de promesses, fraîchement recruté par L’Olympique de Marseille, et rapidement « prêté » à l’équipe de Cheltenham Town.

Après avoir créé un avatar dans un menu assez complet, il faut l’aider à tracer son chemin jusqu’au sommet de sa carrière. Entraînements, matchs, objectifs à remplir… L’aventure est prenante, à défaut d’être un tant soit peu scénarisée. Pour peu que l’on s’attache à bien faire évoluer son poulain, on peut l’emmener très loin : les mannequins, le champagne et les Ferrari Testarossa n’attendent que vous !

Chaque match peut être joué aux commandes de l’équipe dans son ensemble, ou bien aux commandes de notre joueur uniquement. La caméra est alors différente, centrée sur le joueur. La prise en main sous cet angle est infernale, et il convient de passer dans les options pour changer le point de vue. Ce mode déconcertant (on ne contrôle qu’un joueur) est souvent la condition sine qua none pour réussir à vraiment faire briller son héros. À la fin de chaque match, le joueur reçoit une note qui va avoir des conséquences sur la suite de sa carrière.

Le petit Jean-Kévin, 20 ans. 

FIFA Ultimate Team

L’autre gros morceau du jeu se nomme Ultimate Team. Véritable jeu dans le jeu, il va occuper les possesseurs de FIFA 18 pendant un bon bout de temps.

À la manière d’un Magic : the Gathering ou d’un album d’autocollants Panini, Ultimate Team est l’occasion de créer l’équipe de ses rêves, à l’aide de cartes de collections gagnées à la sueur de son front, ou de son porte-monnaie.

Le jeu commence en nous offrant un deck de départ qu’il faudra étoffer. Il est possible de gagner des joueurs répartis selon plusieurs catégories (bronze, argent, or) qui sont plus ou moins onéreuses, mais il est aussi possible d’obtenir des entraîneurs, des cartes d’amélioration, des stades, des maillots, des ballons et j’en passe… Il y a vraiment beaucoup de choses à récupérer, les sommes sont plutôt élevées, et il faut beaucoup jouer. Heureusement, il y a de quoi faire : tâches manager (des objectifs à remplir), saison complète, compétition simple, défis de création d’équipe, compétition en draft, match simple, le tout en ligne ou en solo.

À cela s’ajoute un marché des transferts où il est possible d’acheter des cartes en particulier (plutôt que des paquets) avec les crédits du jeu, et une boutique où l’on peut acheter des packs de cartes ou des points FIFA. Et c’est ici qu’on arrive au principal défaut de ce mode.

Il y a toute une palette de célébrations

L’argent, comme nerf de la guerre

Le mode Ultimate Team ressemble à un free to play : c’est accrocheur, c’est marrant à gérer, mais y a toujours cette petite voix qui murmure : « achète des points FIFA, tu vas voir, c’est tellement plus simple après ça ! ». Car le point FIFA s’échange contre de l’argent, du vrai (de 100 points à 0.99€, jusqu’à 12 000 points pour 99.99€ !) sachant que les packs argent et or s’échangent contre des crédits ou des points FIFA (50 points, 75 points ou 100 points pour un pack argent, 100 ou 150 points pour les packs or). À la manière de Street Fighters V, il est tout à fait possible de se passer de l’achat de points FIFA, à condition d’enchaîner les matchs comme un forcené. Mais globalement, les sommes demandées sont assez élevées.

L’exemple le plus flagrant concerne le mode Draft de l’Ultimate Team. J’imagine qu’il nous met aux commandes d’une équipe que l’on aura constituée uniquement à l’aide de packs attribués en début de compétition. Je dis « J’imagine » car l’inscription au mode draft demande 15 000 crédits ou 300 points FIFA…

Sachant qu’un match en solo rapporte environ 500 crédits, ce n’est pas un véritable obstacle à une participation, mais il faut tout de même enchaîner beaucoup de matchs.

Un mode de longue haleine donc, qui agite régulièrement l’option du micro-paiement devant les yeux des joueurs les plus accro.

Le mode UT permet de créer son équipe avec des joueurs inconnus… les autres étant bien trop chers.

Au niveau de la técheunique…

FIFA 18 n’est pas beau. Le moteur de jeu est un peu daté, les personnages un peu raides… En fait, en jeu, ce n’est pas gênant : la caméra est suffisamment éloignée pour ne pas choquer. C’est une autre confiture quand il y a des gros plans et des célébrations. Les animations ne sont pas désagréables, mais on sent tout de même le moteur daté

Au niveau sonore, c’est assez agréable : ambiance des stades, bruitages… Le rendu n’est pas mal du tout. Les commentaires manquent un peu de conviction et tournent rapidement en rond, mais restent corrects. Enfin, les musiques qui animent les menus sont variées, et si une grande partie des titres proposés me passent totalement au dessus de la tête, je suis forcé de constater qu’elles restent écoutables. On est quand même loin de Song 2 de Blur (les vrais savent, encore une fois).

Sacré Jean-Kévin…

Manette en main, le jeu est plutôt agréable. On se fait aux combinaisons de touches, la gestion de la visée est assez précise, on commence à faire ce que l’on veut de ses joueurs assez rapidement. Les mouvements plus techniques, que je ne maîtrise absolument pas, sont assez simples à réaliser (si vous connaissez les commandes). On peut regretter l’absence d’un véritable mode d’entrainement pour s’en emparer (le mode existant se focalise sur la base du jeu).

J’ai pu tester le jeu selon diverses configurations, et si j’ai passé le plus clair de mon temps sur la manette pro (meilleure configuration), le jeu en mode portable me semble tout aussi agréable, même si l’écran est plus petit, et donc un poil moins lisible. Mais je chipote. Le combo Joy-Con représente une bonne base de jeu ou une bonne seconde manette, mais je trouve la configuration plus « fatigante » pour les doigts.

Enfin le mode multi Joy-Con est pratique pour jouer à plusieurs, dans une optique fun, mais la taille des manettes, et le nombre réduit de touches impose une restriction au niveau de la palette de mouvements disponibles.

Le Online, enfin, semble bien fonctionner, et même si j’ai passé le plus clair de mon temps à me faire pulvériser, j’ai trouvé l’expérience intéressante. Le jeu semble stable et fréquenté. Je n’ai jamais eu de problèmes pour trouver des joueurs. Les matchs sont plus tendus qu’en solo (du moins en mode normal) et je me suis vraiment pris à l’action. J’étais en stress et je vivais mon match à fond. On peut par contre regretter l’absence, récurrente sur switch, d’un moyen de communication entre joueurs. C’est d’autant plus regrettable que l’application officielle de Nintendo est disponible depuis un moment…

C’est la folie dans le stade !

Conclusion

J’ai été agréablement surpris par ce jeu. Ces deux grosses semaines de test n’ont pas éveillé en moi un soudain intérêt pour ce sport, mais les qualités ludiques indéniables du jeu ont réussi à m’accrocher, moi, le néophyte. J’ai cherché à approfondir certains modes, à persévérer dans ma pratique et mes connaissances, tant au niveau théorique qu’au niveau technique, et même si je ne pense pas insister sur le jeu au-delà de mon test, j’ai passé de bons moments dessus.

Un tacle, tout ce qu’il y a de plus régulier.

LE RÉCAP’

Posipi

  • Riche en possibilités
  • Prise en main agréable
  • Online et multijoueur prenant
  • Accessible, avec une grosse courbe de progression

Negapi

  • Visuellement daté
  • Les micro-paiements du mode Ultimate Team
  • Il faut aimer les statistiques pour se plonger dans certains modes.
Résumé de R@el

Efficace, varié, agréable, FIFA 18 est un excellent jeu de foot. S’il semble évident qu’il faut avoir un minimum d’affinité avec ce sport pour se plonger en profondeur dans les modes qu’il propose, il reste objectivement un jeu plein de qualités. On pourra lui reprocher sa paresse technique et le fait qu’il ne supporte pas la comparaison avec les versions PS4 et Xbox One (même en terme de contenu). Mais pris comme tel, isolé de toute comparaison, la version Switch rempli largement son contrat : jouer à un super jeu de foot sur les toilettes. 

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