[Test 3DS] Yo-kai Watch 2

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Développeur : Level 5
Editeur : Nintendo
Plateforme: Nintendo 3DS
Sortie Européenne : 7 Avril 2017

Arrivée en Europe l’an dernier avec plusieurs années de retard par rapport au Japon (comme toujours), la licence Yo-kai Watch a su s’imposer en France pour devenir un petit phénomène culturel dans les cours de récréation, principalement grâce à sa série animée et son univers haut en couleurs. Nous avions déjà testé le premier épisode l’an dernier, qui s’est révélé être une très bonne surprise ainsi qu’une alternative de choix face à son concurrent direct : Pokémon. Le nouvel épisode, décliné en deux versions : Esprits Farceurs et Fantômes Bouffis, débarque dans toutes les bonnes crémeries au grand bonheur des fans et au grand dam des parents qui devront raquer pour satisfaire leurs gamins ! Permettra-t-il à la série de s’ancrer comme un phénomène culturel et de l’élever au statut d’incontournable ? C’est ce que nous allons voir à travers ce test.

 

On prend les mêmes et on recommence !

Contrairement au premier épisode, le jeu laisse le choix d’incarner une fille ou un garçon pour permettre aux demoiselles de plus facilement s’identifier au protagoniste principal. Ici, nous nous référerons au héros comme étant le petit garçon Nathan, nom qui lui est donné officiellement. Yo-kai Watch premier du nom racontait les aventures de Nathan et de son cher valet Yo-kai, Whisper, délivré de sa Gasha ball par l’enfant alors que celui-ci se baladait dans la forêt à la recherche d’insectes, un passe temps tout à fait normal pour les enfants nippons bien que totalement saugrenu en occident. Pourtant, ce sont les mêmes bases que la série Pokémon, qui cartonne chez nous depuis plus de 20 ans, même s’il est plus compréhensible de partir à la chasse aux Pikachu plutôt qu’à la chasse aux Cerura Vinula ! Après avoir vécu de nombreuses aventures plus ou moins rocambolesques, on retrouve dans ce deuxième opus nos chers héros peu de temps après la fin du premier épisode alors que ceux-ci sont frappés d’amnésie causée par un de ces farceurs de Yo-kai. Ce choix de commencer l’aventure d’une manière aussi peu originale peut laisser quelques personnes dubitatives mais permet aux nouveaux arrivants de se familiariser plus facilement avec l’univers sans être largué. Tout est remis à plat pour permettre de revivre les rencontres entre Nathan, Whisper et Jibanyan, ses amis Yo-kai de toujours, comme au premier jour. Au delà de cette mise en bouche un peu redondante pour les fans de la première heure, l’aventure se développe assez rapidement afin d’introduire les voyages temporels qui mèneront à vivre la création de la toute première Yo-kai Watch aux côtés du grand père de Nathan : Nathaniel Adams, haut comme trois pommes au moment des faits, tout comme tout comme son petit fils. Encore une fois, Level 5 fait preuve d’un manque flagrant d’originalité en développant le thème du voyage temporel pour étendre l’univers de Yo-kai Watch alors qu’il a déjà été abordé plusieurs fois par la compagnie avec des séries comme Inazuma Eleven Go ou Professeur Layton. Le scénario de cet épisode ne se dévoile réellement qu’au bout d’une vingtaine d’heures de jeu et est aussitôt expédié une fois abordé, laissant place avant cela à une multitude de quêtes peu passionnantes bien qu’écrites avec la légèreté et l’humour qui ont fait une partie du succès de la licence.

Le cauchemar des parisiens et des joueurs de Yokai-Watch 2

Au delà d’étendre la mythologie de Yo-kai Watch, Yo-kai Watch 2 étend aussi le monde de la série au sens propre du terme, chose qui a été reproché à l’épisode précédent. Contrairement au premier épisode où l’action était cloisonnée à la ville de Granval-sur-mer uniquement, cette suite élargie les horizons et offre la possibilité de visiter la banlieue ainsi que la campagne entourant la ville principale, et c’est tant mieux ! Fini le béton à perte de vue, les nouveaux environnements plus ruraux font découvrir des petits villages de campagne et des lieux un peu plus naturels comme des forêts, des bords de mer ou encore des montagnes traversées par des rivières. Toutefois, l’accès à ces lieux qui se fait en train mettra votre patience à rude épreuve car, comme dans la vraie vie, vous devrez attendre durant le trajet entre chaque station et il est impossible de passer ces phases pour en raccourcir la durée. Oui, vous avez bien lu, il est aussi chiant de voyager dans le train dans Yo-kai Watch 2 que de prendre le RER A pour rejoindre Disney Land depuis Paris. Heureusement, vous trouverez dans certains de ces lieux à visiter des portails de téléportations qui éviteront ces pénibles trajets. Cependant, certains d’entre eux ne sont pas accessibles dès la première visite, vous obligeant de nouvelles fois à sortir Fire Emblem Heroes de votre poche pour patienter durant les trajets.

On prends les mêmes et on recommence…

Les affrontements contre les boss sont les seuls dignes d’intérêt

Pour son système de combat, Yo-kai Watch 2 reprend exactement tout ce qui a été fait dans l’épisode précédent pour fournir une copie exacte de celui-ci sans y apporter de nouveauté, ce qui est très décevant. Le système de combat actif/passif et la roue des Yo-kai sont donc de retour. Dans Yo-kai Watch, vos compagnons ne suivent pas d’ordres et agissent comme bon leur semble alors que le joueur tient un rôle que l’on peut comparer à celui d’un coach. Le joueur a donc comme rôle :

  • de tourner la roulette pour choisir trois des six Yo-kai de l’équipe qui iront au front pendant que les autres resteront bien au chaud en réserve;
  • de leur assigner une cible commune;
  • de les soigner à l’aide d’objets présents dans l’inventaire;
  • d’enclencher l’Âmultime d’un Yo-kai en jouant à un petit mini-jeu;
  • de les envoyer en réserve en faisant tourner la roue pour les désenvoûter (si vos Yo-kai sont envoutés par l’ennemi) en jouant à un petit mini-jeu.

Placer des Yo-kai d’une même famille côte à côte lors des affrontements confère des bonus de statistiques, il est ainsi très important de bien choisir ses compagnons lorsque l’on compose une équipe. Toutefois, le système de combat est tellement passif que la plupart des combats se finissent bien même sans aucune intervention, ce qui développe très rapidement dans l’aventure un sentiment d’ennui qui se fait ressentir de plus en plus, au fur et à mesure des affrontements. On finit par délaisser les combats tant ils sont peu intéressants d’un point de vue purement stratégique. Il est frustrant d’en rester simple spectateur d’autant que le système de combat de Yo-kai Watch est bien plus profond qu’il n’y paraît aux premiers abords si on cherche à le fouiller, à la manière d’un Pokémon. Seuls les combats contre les boss demanderont un minimum d’investissement et de management pour en venir à bout, même si la difficulté reste somme toute risible avec une équipe de Yo-kai bien entraînés.

Le système de capture des Yo-Kai, qui était un énorme point faible de l’épisode précédent, est resté tel quel. Une honte quand on sait à quel point celui-ci a été critiqué, par les joueurs comme par la presse. Il est toujours impossible de savoir quel type de nourriture les Yo-Kai apprécient, laissant au joueur la joie de vider tout son inventaire sur un ennemi pour deviner ce qu’il aime. Ajoutez à ça que l’on ne peut envoyer qu’une seule fois par combat de la nourriture à l’adversaire et qu’il existe plusieurs centaines de Yo-kai, vous abandonnerez très vite l’idée de vous lier d’amitié avec tous les esprits si vous êtes un tant soit peu sain d’esprit. En parlant de nombre, 184 nouveaux Yo-kai rejoignent la bande, une petite partie d’entre eux étant de simples redesigns d’anciens Yo-Kai. Tout ce beau monde élève le nombre total d’esprits farceurs à plus de 380 avec certains Yo-Kai exclusifs à chaque version ; autant vous dire que vous ne risquez pas de chômer si vous compter vraiment tous les avoir !

Lui ne compte pas, il devient ami d’office !

Par ailleurs, Level 5 a rectifié la grosse erreur de ne pas avoir inclus de mode multijoueur dans le premier épisode de Yo-kai Watch. Outre les classiques échanges de Yo-Kai qui viendront compléter le Medallium (équivalent du Pokédex), le titre offre également la possibilité de se fritter avec d’autres joueurs pour savoir qui possède la plus gr meilleure équipe ! Les combats en mode multijoueur sont grandement inspirés de Pokémon et proposent des affrontements définis par certaines règles qui mettent tous les Yo-kai au même niveau et restreint l’utilisation de plusieurs Yo-kai trop puissants au sein d’une même équipe afin d’équilibrer les batailles et limiter les abus. Cette puissance est représentée par le rang du Yo-kai allant de E pour les plus faibles à S pour les plus puissants.

Graphiquement, le jeu reste en tout point identique au précédent sur le plan purement technique. On retrouve ainsi un jeu très beau aux couleurs vives et chatoyantes. Il reste fluide à quelques exceptions près, comme l’utilisation d’attaques ultimes de certains Yo-kai qui viennent tartiner l’écran d’effets spéciaux. Le design général des nouveaux Yo-kai est très réussi, même si on retrouve une pléthore de nouveaux ersatz de Jibanyan pour surfer sur le fan service et faire vendre des tonnes de produits dérivés dans tous les hypermarchés du coin (c’est là-bas que les enfants craquent). Du côté de la bande son, le compositeur du précédent épisode revient aux commandes pour pondre des nouvelles compositions qui collent toujours aussi bien à l’atmosphère de l’univers Yo-kai, accompagnées par d’anciennes qui font leur retour. Celles-ci étant de bonne qualité, on ne va pas bouder notre plaisir !

LE RÉCAP’

Posipi

  • Toujours aussi beau
  • Un système de combat plus profond qu’il n’y paraît
  • Le design des nouveaux Yo-kai
  • Encore plus de Yo-kai !
  • Durée de vie gigantesque
  • Le soin apporté à l’univers sonore
  • Des nouveaux lieux à explorer
  • L’arrivée des modes multijoueurs

Negapi

  • Le système de combat trop passif
  • Une trop grosse impression de déjà-vu
  • La trame principale toujours aussi peu intéressante
  • Encore la même frustration liée au système de capture de Yo-kai
  • Univers trop niais
  • Encore et toujours des colorswaps
  • Des quêtes annexes vides d’intérêt

Mii_Dante
Résumé de Dante

Autant le premier Yo-kai Watch était une excellente petite surprise, autant ce nouvel épisode déçoit par son manque d’ambition. Ce Yo-kai Watch 2 a du mal à innover, tellement que l’on a l’impression de jouer à un Yo-kai Watch 1.5 plutôt qu’à un réel nouvel épisode. Cela est peut-être dû au fait que le jeu sorte seulement onze mois après son prédécesseur et que l’aventure est encore ancrée dans les mémoires. Je ne dis pas que Yo-kai Watch 2 est mauvais, loin de là, mais qu’il est fainéant et ne résout pas les problèmes de son grand frère. Si vous n’avez pas fait l’épisode précédent et souhaitez vous attaquer à la licence, alors le titre est fait pour vous et vous ne ressentirez pas cette grosse impression de redite. Quoiqu’il en soit, il faudra que Yo-kai Watch 3 (déjà sorti au Japon) innove et propose de changer de cadre pour réellement proposer quelque chose de nouveau. 

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