Développeur : Nintendo
Éditeur : Nintendo
Plateforme : Nintendo 3DS
Date de sortie : 7 octobre 2016
Mario Party est une licence avec laquelle Nintendo adore frustrer ses fans. Alors que beaucoup de joueurs réclament un retour aux sources, Nintendo continue d’innover et de changer la recette de sa licence depuis Mario Party 9 sorti sur Wii, qui a divisé les fans de party games à la sauce Mario. C’est toujours avec ce même état d’esprit que Nintendo annonçait il y a quelques mois Mario Party Star Rush, où tout le monde joue en même temps sans attendre son tour ! Chez Nintendo Sphere, on est plusieurs à être fans de Mario Party depuis ses débuts et on vous dit tout sur ce titre pas comme les autres.
Chacun sa route, chacun son chemin
Mario Party, c’est un peu comme un cadeau empoisonné depuis le neuvième épisode. On adore Mario Party, on joue à chaque épisode dès sa sortie mais la tambouille ne prend pas aussi bien qu’à l’époque. Malheureusement pour nous, ce n’est pas cet épisode qui va changer la donne. Mario Party Star Rush débarque avec son fer de lance qui est de faire se déplacer chaque joueur en même temps sur le plateau. Pour ce faire, la recette a été complètement revue, à tel point que cet épisode peut difficilement porter le nom de Mario Party tellement il se démarque de ses prédécesseurs. Cet épisode propose pas moins de 7 modes de jeu (sur lesquels on reviendra plus tard), le principal étant Tumulte des Toad. Il s’agit de ce fameux mode où tous les joueurs se déplacent en même temps sur un plateau avec pour objectif de finir la partie avec le plus d’étoiles à son actif, comme à l’accoutumée. Dès le mode sélectionné, les habitudes sont cassées, on ne se retrouve plus devant un écran de sélection des personnages classique où l’on retrouve Mario et toute sa clique; chaque joueur incarne un Toad avec lequel il devra débuter chaque partie. Les personnages classiques sont ici relégués au plan de sidekicks qu’il faudra recruter sur le plateau et qui faciliteront le déroulement de la partie. Une fois un personnage recruté, il sera possible d’alterner entre les différents membres de l’équipe, chacun possédant son propre dé avec des faces différentes.

Pour gagner des étoiles, il faudra battre les boss qui se trouvent sur le plateau ou accumuler 10 pièces qui seront converties en étoile à la fin de la partie. Ce mode propose 15 plateaux différents répartis dans 5 mondes, chacun basé sur un thème particulier. On retrouve ainsi 3 plateaux par monde. Le premier est généralement un plateau de petite taille proposant un nombre de boss restreint, allant crescendo jusqu’au troisième plateau proposant les parties les plus longues avec le plus grand nombre de boss à battre et une surface de jeu bien plus grande. Malgré la multitude de plateaux présents, on tourne un peu en rond dans ce mode de jeu, à cause du faible nombre de grands méchants à battre. Il n’en existe que 5 différents sur l’ensemble des plateaux, ce qui rend les parties assez répétitives étant donné que l’on affrontera toujours les mêmes boss dans les mêmes mini-jeux à chaque partie. Quant à l’équilibre mini-jeux/jeu de plateau, qui était plutôt bien maintenu depuis les débuts de la série, celui-ci se retrouve tout bonnement renversé dans cet épisode. Les mini-jeux se déclenchent une fois qu’un ballon de pièces, dont l’apparition est très aléatoire, a été récupéré par un joueur sur le plateau. Il arrive donc de faire des parties entières sans avoir joué à aucun mini-jeu classique, une honte pour un jeu qui se qualifie de party game. Cela fait d’autant plus mal que cet épisode propose quelques mini-jeux bien sympathiques, même si trop peu nombreux (comptez une cinquantaine de mini-jeux au total, tous types confondus).
Les parties sont simples : On lance son dé, on se déplace sur le plateau comme on le souhaite en fonction du résultat, on atterri sur la case du boss, on bat le boss et rebelote. Après plusieurs minutes de jeu, on se rend compte que l’on s’ennuie. Un véritable problème dans un jeu tel que Mario Party où l’on est supposé s’amuser. Même en multijoueur, le jeu peine à décoller et on se retrouve très vite à se regarder dans le blanc des yeux, pensant à d’autres jeux sur lesquels on pourrait passer un meilleur moment. Pire encore, la connexion en local est instable; les déconnexions sont fréquentes et rien n’est plus frustrant que de voir l’écran annonçant une erreur de connexion alors que l’on est proche de la fin d’une partie qui dure au minimum 30 minutes, ce qui plombe vite l’intérêt du jeu.
Des modes pas très à la mode
Nintendo avait annoncé la présence de 7 modes de jeux différents et, malheureusement, la promesse n’est pas forcément respectée sur le fond. Sur les 7, 3 ne sont déjà que des mini-jeux au contenu si rachitique qu’ils ne méritent pas d’être qualifiés de mode. En plus du mode Tumulte des Toad décrit plus haut, on retrouve donc les 6 suivants :
- Le mode Numismathlon est un mode sympathique où les personnages doivent effectuer des tours de terrain ayant la forme de pistes de course. On enchaîne 3 mini-jeux où le but est de récolter un maximum de pièces, qui permettent d’avancer du nombre de cases correspondant à leur nombre. Les joueurs peuvent interférer avec leurs adversaires en remplissant une barre d’objet avec les pièces récoltées, permettant de balancer un malus aléatoire à un autre joueur ou de récupérer un bonus pour faciliter sa propre progression. Le concept de ce mode jeu est on ne peut plus simple et bien amené, on ne s’ennuie jamais vu que l’on est systématiquement poussé à jouer à un mini-jeu, contrairement au mode Tumulte des Toad.
- Le mode Fête des Ballons est un jeu de l’oie ultra classique se déroulant sur des plateaux plats sans grand intérêt, le but étant de récupérer un maximum de ballons de pièces pour en accumuler plus que ses adversaires en fin de partie.
- Le mode Mario-Gammon est une sorte de backgammon revisité dans lequel on se contente de jeter des dés pour faire traverser ses pions.
- Le mode Récital en rythme est un jeu de rythme ridicule, développé par des personnes sans aucun sens du rythme, où l’on joue d’un instrument de musique sur quelques thèmes de la série Mario; on se contente d’appuyer sur le bouton A en rythme avec les notes affichées pour produire une cacophonie loin de ressembler à la musique que l’on joue.

- La Tour du défi se joue en solo et reprend le principe du démineur en l’adaptant. Il faudra ici grimper une tour en prenant le chemin adéquat.
- Le mode Boulier de Boo vous demandera d’aligner 4 chiffres identiques pour vider le boulier et envoyer la sauce sur l’écran de son adversaire à la manière d’un Puyo Puyo ou Puzzle Fighters.
En plus de tous ces modes, on a également l’accès aux mini-jeux sans valeur ajoutée; aucun mode de jeu n’a été implémenté pour varier les plaisirs, une honte !
Bien qu’assez avare en contenu, le jeu offre tout de même la possibilité aux joueurs d’avoir accès au jeu complet en multijoueur avec une seule cartouche. Les joueurs n’ayant pas le jeu devront passer par la case eShop pour récupérer le logiciel Party Guest qui permet de profiter du jeu sans que tout le groupe se fasse arnaquer passe à la caisse, même si le plaisir sera de courte durée vu les problèmes d’instabilité dont souffre le jeu à plusieurs. C’est d’autant plus frustrant qu’il faudra passer du temps sur le jeu pour débloquer tout le contenu qu’il propose; chaque mode auquel vous jouez vous rapporte des points d’expériences qui permettent de débloquer modes et personnages supplémentaires. Bien évidemment, les parties à plusieurs rapportent plus de points qu’en solo, encore faut-il avoir assez de pot pour finir une partie ! Chaque déconnexion vous renverra au mode principal sans vous récompenser du moindre petit point d’expérience !

VERDICT
- Le logiciel Party Guest
- Quelques mini-jeux sympa
- Le mode Numismathlon
- Mode multijoueur instable
- Des mini-jeux déguisés en modes de jeu
- On se déplace tous ensemble mais on ne s’amuse pas pour autant
- Devoir passer sa vie sur le jeu pour débloquer du contenu
- On veut un Mario Party à l’ancienne !

Loin d’assouvir les attentes des fans de la première heure, Mario Party Star Rush reste néanmoins un jeu multijoueur sympathique sur lequel on s’amuse… tant que la connexion fonctionne et c’est là que le bât blesse. En l’état actuel, il est difficile de recommander à quiconque Mario Party Star Rush vu les problèmes rencontrés lors des parties en local, au grand dam des fans du plombier moustachu qui aimeraient passer un bon moment à plusieurs autrement qu’avec des karts ou des raquettes de tennis.
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