Développeur : Arzest
Éditeur : Nintendo
Plateforme : Nintendo 3DS
Date de sortie : 10 Août 2017
Jusqu’à maintenant réservée aux consoles de salon, la série Pikmin accueille un nouvel épisode sur Nintendo 3DS. Alors que toute l’attention est tournée vers la Nintendo Switch, est-ce que ce spin-off est assez intéressant pour nous faire ressortir nos bonnes vieilles consoles à deux écrans ? C’est ce que nous allons voir dans le test de ce jeu développé par la même équipe que le médiocre Yoshi’s New Island.
Test réalisé avec une version commerciale du jeu, achetée à sa sortie.
Hey! Olimar
Pikmin est une licence originale inventée par Shigeru Miyamoto à l’époque de la GameCube. 3 jeux sont sortis sur GameCube et Wii U, tous basés sur le même concept : l’exploration de vastes environnements à la recherche de divers trésors tout en étant accompagné de petites créatures, les Pikmin, qu’il faut accumuler et diriger pour effectuer diverses tâches comme la récupération d’objets ou le combat. Il existe plusieurs types de Pikmin, chacun se différenciant par sa couleur et possédant des caractéristiques et compétences propres. L’aspect stratégique et le challenge, souvent corsé, sont associés à un environnement naturel assez zen, faisant le charme très particulier de la série.
Hey! Pikmin s’éloigne du concept d’origine en proposant un gameplay de jeu de plateforme en 2D. Nous incarnons à nouveau le capitaine Olimar, héros des deux premiers opus, qui s’écrase une nouvelle fois sur une planète inconnue à bord de son vaisseau, le Dolphin. Si cette fois, ses pièces ne se retrouvent pas éparpillées aux quatre coins de la planète, son réservoir de carburant est à sec et il faudra partir en quête de nombreux trésors qui pourront être convertis en Lumium, énergie qui alimente le Dolphin.
Après cette introduction sans grande originalité, on fait vite la rencontre des Pikmin, des petites créatures très utiles à notre pauvre capitaine qui ne sait ni sauter, ni attaquer. Il possède toutefois un propulseur qui lui permettra de voler horizontalement pendant une courte période de temps.
Salut! Nouveau gameplay

Nous évoluons donc dans une succession de niveaux en 2D dans lesquels il sera possible de rassembler jusqu’à 20 Pikmin. Cette fois, pas question d’amasser des ressources pour les convertir en Pikmin : nos petites créatures sont cachées dans les niveaux, souvent par groupes de 4. L’action se déroule sur les deux écrans de la console à la fois, mais c’est surtout l’écran du bas qui sera mis a contribution étant donné que tout se fait au stylet. Un clic sur l’écran permet de lancer ses Pikmin à l’endroit sélectionné alors que le joystick contrôle les mouvements d’Olimar. Aucun autre bouton n’est mis à contribution, ce qui est plutôt une bonne chose pour éviter le syndrome des trois mains, rencontré dans Kid Icarus Uprising. D’autres actions sont disponibles : le sifflet permettant de rassembler ses Pikmin égarés, le propulseur dont j’ai parlé avant et le choix du type de Pikmin à lancer ; toutes sont effectuées via des boutons tactiles à l’écran.
En parlant des types de Pikmin, leurs différentes caractéristiques sont toujours indispensables pour franchir les obstacles rencontrés. Ceux qui ont joué aux précédents épisodes retrouveront vite leur marques : les rouges sont insensibles au feu, les jaunes à l’électricité et peuvent être lancés plus loin, les bleus, eux, peuvent nager dans l’eau sans se noyer. On retrouve aussi les Pikmin rocs et ailés introduits dans Pikmin 3. En revanche, aucune trace des Pikmin violets ou blancs, ce qui est compréhensible étant donné que les combats sont beaucoup moins présents dans cet épisode.

Dans les précédents jeux Pikmin, les ennemis rencontrés représentaient tous une véritable menace pour nos petites créatures, il fallait rassembler une petite armée et planifier une stratégie pour venir à bout des plus coriaces. Dans Hey! Pikmin, ils sont beaucoup moins nombreux et ne posent pas tellement de problème. La plupart d’entre eux peuvent être vaincus d’un seul coup, mais élimineront nos Pikmin d’un simple contact, tel un classique Goomba dans un Super Mario Bros. D’autres nécessitent un plus grand nombre ou un certain type de Pikmin pour être vaincus, faisant plus office d’élément de puzzle que de véritable danger. Bien que l’on retrouve pas mal d’ennemis connus, certains sont totalement nouveaux, comme les espèces de poussins bouboules qui m’ont beaucoup fait rire avec une bonne bouille et des cris ridicules. Toutefois, le bestiaire manque un peu de variété par rapport aux précédents épisodes, même au niveau des boss dont beaucoup sont des versions un peu plus coriaces d’ennemis rencontrés dans les 3 premiers opus, comme l’emblématique Bulborbe.
Si les combats ne sont clairement pas l’atout de ce jeu, l’exploration et la résolution de petits puzzles sont bien plus présents. Les niveaux à parcourir sont grands et proposent de nombreux recoins à explorer. Chaque niveau contient entre 2 et 4 trésors à récupérer pour obtenir un peu de Lumium. Ils ne sont pas nécessaires à la progression, mais un objectif de 30000 unités de Lumium devra être atteint pour pouvoir terminer le jeu. De nombreux obstacles doivent être franchis à l’aide des Pikmin et de leurs compétences spécifiques comme des rochers à pousser ou des objets à déterrer. Tout ceci donne lieu à certains niveaux vraiment créatifs que l’on prend plaisir a parcourir. En revanche, le jeu est assez inégal sur ce point et d’autres niveaux souffrent d’un level design peu inspiré.
Malgré le côté « épisode secondaire » du jeu, son contenu n’est absolument pas ridicule, le joueur sera amené à traverser 8 zones constituées chacune de 5 niveaux, un boss et quelques niveaux bonus. Il faudra donc tout de même une dizaine d’heures de jeu pour arriver à la fin et encore plus pour obtenir tous les trésors et débloquer tous les niveaux.
Coucou! Réalisation

Malgré une réalisation clairement moins ambitieuse qu’un épisode principal de la série, on ne peut pas dire que Hey! Pikmin soit bâclé. Le jeu fourmille de petits détails appréciables, comme les fleurs sur la tête des Pikmin, qui évoluent de la même manière qu’avant mais sans avoir d’utilité notable. Les niveaux sont parsemés de petites cinématiques mettant en scène les Pikmin rencontrés. Ces séquences mignonnes sont totalement inutiles et on peut les passer lorsqu’on refait un niveau, mais elles apportent un peu de fraîcheur dans des niveaux parfois trop monotones. Et c’est un peu le principal problème de ce jeu, si pas mal d’environnements différents sont proposés, ceux-ci sont peu variés, surtout en comparaison des environnements extrêmement riches des 3 premiers Pikmin. La 2D n’aide pas sur ce point et rend le tout assez plat, avec des arrière-plans voulant conserver le réalisme habituel de la série mais qui sont finalement assez génériques. Heureusement, l’environnement sonore vient relever le tout avec des bruitages vraiment tops et une bande son qui fait honneur à la série.
Le fait que le jeu utilise les 2 écrans en même temps tout en proposant un gameplay et des graphismes majoritairement en 2D sont des excuses pour ne pas exploiter du tout la fonctionnalité de 3D stéréoscopique de la console. On aurait aimé qu’au moins les cinématiques soient en 3D, même New Super Mario Bros. 2 proposait de la 3D bien qu’étant exclusivement réalisé en 2D. Ce jeu est donc parfaitement adapté à la New Nintendo 2DS XL qui vient de sortir…
On notera qu’un effort a été fait propos du contexte du jeu. Comme dans Pikmin 3, chaque ennemi et trésor obtenu est catalogué dans une encyclopédie annotée par les commentaires d’Olimar et sa connaissance approximative de notre monde. En effet, les trésors sont des objets de notre quotidien que notre héros ne connaît pas, il en fait donc des descriptions décalées et souvent très drôles. Certains amiibo sont compatibles avec le jeu et permettent, une fois scannés, de faire apparaître un trésor à leur effigie dans certaines zones bonus. Les figurines obtenues sont également consignées dans l’encyclopédie et bénéficient du même traitement cocasse que le reste.
Enfin, il faut aborder une fonctionnalité du jeu qui aurait pu être une très bonne idée. À la fin de chaque niveau, les Pikmin récoltés et ramenés en vie ne peuvent pas être conservés pour le niveau suivant mais sont envoyés au Parc Pikmin. Il s’agit du lieu ou s’est écrasé le vaisseau d’Olimar, qui est divisé en 6 zones. Dans ce mode, chaque type de Pikmin peut être assigné à une zone dans laquelle ils pourront effectuer des tâches adaptées à leurs compétences pour tenter de découvrir du Lumium et des trésors supplémentaires. Ces tâches prennent énormément de temps et plus le nombre de Pikmin augmente, plus elles seront effectuées rapidement. Le principe est intéressant et fait un rappel bienvenu au gameplay des épisodes classiques, mais on se rend vite compte que le manque de contrôle et le nombre limité de tâches à effectuer rend le tout assez inintéressant.

LE RÉCAP’
- Réalisation globalement soignée
- Contenu conséquent
- Bande son agréable
- Certains niveaux vraiment géniaux…
- .. et d’autres assez insipides
- Visuellement banal
- Absence totale de 3D stéréoscopique
- Le parc des Pikmin sous exploité
Hey! Pikmin n’est pas LE nouveau Pikmin tant attendu. Décliné en jeu de plateforme, ce spin-off de la licence est un bon petit jeu qui nous replongera avec plaisir dans le monde particulier des petites créatures colorées. Le gameplay, totalement différent des épisodes habituels, est moins prenant mais on retrouve sans problème l’ambiance si spécifique de la série. Sans ambition mais avec une réalisation correcte, on sortira avec plaisir sa 3DS le temps de faire quelques niveaux, de quoi patienter en attendant Pikmin 4 que Nintendo n’a pas encore annoncé sur Switch.
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